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Histoire des collections patrimoniales

Les origines

Par le biais des confiscations révolutionnaires, la bibliothèque de Chalon-sur-Saône doit la part la plus prestigieuse de ses collections patrimoniales aux bibliothèques des abbayes cisterciennes de La Ferté et de Maizières, et à celles des nombreux établissements religieux de l’Ancien Régime, ainsi qu’à des bibliothèques privées de la fin du XVIIIe siècle.

L’abbaye de La Ferté-sur-Grosne (Saint-Ambreuil)

L’abbaye de Notre Dame de La Ferté-sur-Grosne, fondée en 1113, est la première fille de Cîteaux.

À la Révolution elle possédait une riche bibliothèque considérée comme la plus grande bibliothèque cistercienne de Bourgogne après celle de Cîteaux. En 1695 l’abbé Claude Petit avait acheté 6 000 volumes provenant de la bibliothèque de Jean-Baptiste Fleutelot (conseiller au Parlement de Dijon, érudit et amateur d’art mort en 1692) qui, au début du XVIIIe siècle représentaient les deux tiers du fonds de la Ferté.

En 1790 le catalogue établi par le dernier abbé, Antoine Louis Desvignes de La Cerve, recensait 9 715 volumes dont 20 manuscrits.

 

L’abbaye de Maizières (Saint-Loup-Géanges)

L’abbaye de Maizières, fille de La Ferté, s’est établie en 1126-1132. Elle joua un rôle spirituel et économique important dans les régions chalonnaise et beaunoise.

Sa bibliothèque fut confisquée comme celle de La Ferté et rejoignit le dépôt de Chalon-sur-Saône en 1792.

Sur les plats des reliures de Maizières figurent les armoiries de l’abbaye :

Écusson d’azur semé de lys d’or (de France), chargé en cœur de l’écu de Bourgogne bandé d’or et d’azur de six pièces. En dessous de la pointe de l’écusson est écrit le nom latin de Maizières, MACERIAE, encadré de deux rameaux d’or. En chef la crosse et la mitre de l’abbé.

Élévation de la face sur la cour du collège de Chalon, fait à Chalon par Lejolivet : 4 septembre 1745. - Document des Archives Municipales. - [DD54

Élévation de la face sur la cour du collège de Chalon, fait à Chalon par Lejolivet : 4 septembre 1745. - Document des Archives Municipales. - [DD54

En transit au collège de Chalon-sur-Saône

En 1792 un arrêté du Directoire central de Saône-et-Loire fait remettre à la ville de Chalon les ouvrages des bibliothèques confisquées de son district.

Parmi les bibliothèques figurent notamment celles d’ordres ou de communautés religieuses comme les Cisterciens de La Ferté-sur-Grosne et de Maizières, les Carmes, les Cordeliers, les Ursulines, les Minimes, les Oratoriens, les Capucins de Saint-Jean-des-Vignes, ou les Bénédictins de Saint-Marcel et les Joséphistes du collège de Chalon.

Après avoir fait un court « séjour » dans l’ancien couvent des Carmes, les boiseries, qui avaient été exécutées au XVIIIe siècle pour la bibliothèque de l'abbaye de La Ferté ainsi que deux globes, l'un terrestre, l'autre céleste, dessinés et peints au XVIIIe siècle par Louis Legrand, moine capucin de Saint-Jean des Vignes, sont transportés au collège.

Les meubles sont adaptés pour y être installés dans l’ancienne chapelle et les ouvrages sont rangés ainsi pendant quelques années dans ce dépôt qui reste fermé au public.

Une première bibliothèque au collège

En 1824 une bibliothèque publique, disposant d’un règlement est ouverte au premier étage du collège, au-dessus de l’ancienne chapelle. Les boiseries de la Ferté sont peut-être réutilisées une deuxième fois pour ranger les livres.

Extrait du 1er article du règlement de la bibliothèque ouverte en 1824.
Photographie ancienne en noir et blanc des globes de la salle d'étude.

L’installation dans l’Hôtel de ville

L’installation de la Bibliothèque dans l’ancien couvent des Carmes est réalisée en 1843-1845, au premier étage de l’aile initialement construite au XIXe siècle pour les tribunaux qui occupèrent les lieux de 1822 à 1842.

À l’ouverture d’un nouveau palais de justice, la ville redevenue propriétaire du couvent, y installe l’Hôtel de ville et la Bibliothèque à laquelle sont attribuées deux salles : une salle dite “salle de lecture” (actuel accueil de la bibliothèque Adultes), et une grande salle (actuelle salle d’étude de la bibliothèque Adultes), dans laquelle les boiseries de La Ferté sont remontées, les ouvrages rangés et les deux globes fixés au sol par une ferronnerie.

Poursuite de la constitution des collections patrimoniales au cours des siècles

Au fonds “premier”, provenant des confiscations révolutionnaires, se sont ajoutées au cours du XIXe siècle des acquisitions se réalisant par achat et par dons, qu'ils soient officiels comme les dépôts de souscriptions de l’État, ou le fait de particuliers parmi lesquels Jules Chevrier*, archéologue, historien, peintre et graveur, Louis Marceau*, créateur de l’Imprimerie française et orientale, Emile Bertrand*, son successeur ou François-Joseph Chabas*, égyptologue.

Au XXe siècle les dons ont continué à accroître les collections, donnant naissance à des fonds particuliers.

Pour accroître les collections patrimoniales, les bibliothécaires mènent aussi une politique d’acquisition cohérente. Elle se traduit toujours et depuis de nombreuses années, par l’enrichissement d’un fonds local mais aussi par celui d’un fonds de bibliophilie contemporaine, collection relevant du patrimoine en évolution.

Ces collections sont complétées par des fonds de conservation, spécialisés et de constitution plus récente.

Couverture d'un livre du fonds de conservation de littérature jeunesse

Composition des collections patrimoniales

Les principaux fonds qui composent les collections patrimoniales sont :

  • Les manuscrits,
  • Les imprimés anciens,
  • Les fonds particuliers,
  • Les fonds local et régional,
  • La bibliophilie contemporaine,
  • Les fonds iconographiques,
  • Les fonds de conservation.

Pour plus de renseignements et de découvertes, consultez la rubrique correspondant à chaque fonds sur cette page.