
C’est l’Italie qui voit naître les initiateurs du conte de fées comme genre littéraire au XIVe siècle. Boccace, avec son recueil de nouvelles, Décaméron, est le premier à mettre en place un récit-cadre : un personnage raconte chaque soir une histoire. Ce modèle sera repris au siècle suivant par le Vénitien Straparola avec les Nuits facétieuses, puis au XVIIe siècle par le Napolitain Basile, avec son Pentamerone. C’est enfin à Charles Perrault que l’on doit la naissance du conte de fées en tant que genre littéraire avec la parution en 1697 des Histoires ou Contes du temps passé, avec des moralités, plus connues sous le titre des Contes de ma mère l’Oye. Avec Charles Perrault, le genre oral qui était alors méprisé, acquiert ses lettres de noblesse.
Contrairement aux contes de fées d’aujourd’hui, ces récits ne s’adressent pas spécifiquement aux enfants. On distingue deux types de public : celui des enfants, pour lequel le récit s’appuie sur les peurs (la faim, la séparation, l’abandon, etc.) et celui des post-adolescents pour lequel le conte de fées servira de mise en scène des rituels de séduction ou de la vie conjugale. Le parcours initiatique correspond le plus souvent au passage de l’adolescent à l’âge adulte comme dans Les Aventures d’Aristonous de Fénelon, écrites à l’usage du Duc de Bourgogne, petits-fils de Louis XIV.