Le modèle médiéval
Le livre manuscrit devait être considéré comme un modèle indépassable puisque les premiers imprimés lui ressemblent presque à s’y méprendre.
L’imprimerie a constitué une révolution dans l’histoire du livre car elle a permis la multiplication des exemplaires d’un même texte mais, à ses débuts, elle n’a pas changé la forme du livre : les premiers imprimés occidentaux gardent l’aspect de manuscrits (mise en page, caractères s’inspirant des écritures existantes, etc.) et pour beaucoup, sont encore décorés par l’enlumineur.
Dans les premiers imprimés la page de titre n’existe pas, pas plus que dans les manuscrits médiévaux. Toutefois, le début du texte est traité de façon particulière par le biais de l’enluminure* comme dans la tradition iconographique médiévale.
Un espace blanc était réservé à l’impression afin que l’enlumineur puisse ensuite orner les lettres.
De belles initiales enluminées* avec décors à la feuille d’or ou d'argent, fleurs, feuilles d'acanthes, et fonds poinçonnés décorent le premier feuillet de chaque volume de cet incunable.
« Le Livre » : la Bible
La Bible* est l’ensemble des textes sacrés pour les religions juive et chrétienne, écrits par des auteurs différents, à des époques différentes, et traditionnellement divisé en "Ancien" et "Nouveau" Testament par les chrétiens.
Avec les premiers imprimés les contenus ne changent pas radicalement : 45% des incunables sont des ouvrages religieux ; la Bible est le texte le plus souvent édité.
La Bible de Gutenberg ou Bible à 42 lignes, imprimée à partir de 1452, est considérée comme le premier livre imprimé occidental.
Les premières bibles imprimées, comme la Bible de Gutenberg, sont de grand format, et en priorité destinées aux abbayes et couvents pour une lecture à haute voix. Ce n’est qu’une vingtaine d’années plus tard que furent imprimés de plus petits volumes.
Plus de la moitié des bibles incunables sortent des presses allemandes.