Conrad Gesner fut à la fois un remarquable compilateur, un philosophe, un humaniste et un monument d’érudition (y compris en botanique et en paléontologie).
Après la mort de son père, marchand fourreur à Zurich, le jeune Gesner voyage à Strasbourg, à Bourges, puis à Paris où il étudie l’hébreu et les textes bibliques, ainsi que la philosophie et la médecine. Les persécutions religieuses l’incitent à regagner Zurich où il se marie en 1536. En 1540-1541, il suit à Montpellier les cours de deux grands zoologistes : Guillaume Rondelet et Pierre Belon. Devenu médecin, Gesner s’établit définitivement à Zurich en 1542. Il vit grâce à un poste de professeur, et occupe ses loisirs à la recherche et à l’écriture.
Il publie plusieurs ouvrages : un dictionnaire gréco-latin, deux traités de médecine, un catalogue des noms de plantes en quatre langues, et un petit livre sur le lait et les produits laitiers. Sa Bibliothèque universelle, premier ouvrage de bibliographie où il présente l’intégralité des livres connus à son époque, lui demande trois ans de travail.
Pourtant, Gesner trouve le temps d’effectuer quelques voyages à l’étranger, et collectionne des spécimens d’animaux, de plantes, de fossiles et de minéraux, qu’il expose. Il est en effet le créateur du plus ancien cabinet d’histoire naturelle connu et d’un jardin botanique, et le premier à établir une collection de fossiles. Il reçoit des échantillons en provenance du monde entier.
Son Historia animalium, publiée à partir de 1551, lui coûte beaucoup d’efforts et beaucoup d’argent : il dessine lui-même et fait graver à ses frais la plupart des figures. Il continue parallèlement à écrire d’autres ouvrages : un livre sur les procédés de distillation, un autre sur les eaux minérales, des commentaires philosophiques d’Aristote, des dictionnaires, etc.
Surmené, il tombe gravement malade en 1552. Il se rétablit mais a brutalement vieilli. En 1564, il est anobli par l’empereur Ferdinand Ier. La même année, la peste touche Zurich et Gesner soigne avec dévouement ses amis atteints. Il rédige un traité sur cette maladie, à laquelle il succombera en 1565.